Majeure et inédite, la crise sanitaire provoquée par le Coronavirus (Covid-19) bouleverse en profondeur nos habitudes de vie, nos certitudes mais aussi nos valeurs individuelles et collectives. "Crise intérieure" vise à permettre à chaque personne - confinée ou non, seule ou entourée, en campagne ou en ville - de partager son expérience singulière et subjective.
Chaque témoignage reflète un ensemble de réflexions et d'émotions exprimées à un instant T. Ici, on ne juge pas les peines, on ne se moque pas des joies, on ne compare pas les situations. On se contente simplement de les recueillir et de les accueillir.
« Les gens honnêtes ont-ils un avenir ? En finir avec les gougnafiers », c’est le titre du premier essai de Liliane Roudière. Il devait paraître le 26 mars aux Éditions First, la crise sanitaire provoquée par le coronavirus (Covid-19) en a décidé autrement. S'il faudra patienter quelques semaines supplémentaires pour se procurer l’ouvrage, il y a fort à parier qu’il aura une résonance particulière avec les temps troublés et troublants que nous vivons actuellement.
Confinée dans son appartement parisien, la journaliste et auteure a accepté de partager avec nous sa vision de la crise.
« Le coronavirus, c’est comme cette petite souris qui parvient à immobiliser un Boeing sur un tarmac. C’est un avertissement. Un avertissement retentissant qui, si l’on sait l’entendre, peut être une opportunité de changer de modèle » affirme-t-elle. Évoquant les trop nombreuses alertes auxquelles nous n’avons pas su accorder suffisamment d’importance – la mobilisation pour l’environnement, les gilets jaunes, la longue grève des personnels hospitaliers - elle estime que « nous devons arrêter de nous penser surpuissants et prendre conscience que l’on ne peut plus continuer sur le même mode individualiste et ultra-capitaliste ! » Même si elle ignore encore ce que la société devra faire pour se changer elle-même, Liliane Roudière compte sur une importante prise de conscience collective. « Quand Emmanuel Macron affirme que le jour d’après ne sera pas un retour au jour d’avant, je l’espère vraiment de tout cœur. Car à cette heure un tiers de la population mondiale est confinée, ainsi le robinet du marché, de la surconsommation est fermé, l’eau ne coule plus : on n’imaginait pas pouvoir le faire. Le Covid-19, c’est – je crois – la dernière main tendue par cette terre en plein burn-out pour que nous basculions nos paradigmes. Certains en mourront, tous seront touchés. Alors si après ça, on continue… faudra plus se plaindre. »
Pour la petite histoire, une souris a bel et bien immobilisé un avion de la British Airways à l’aéroport londonien d’Heathrow en mars 2017. L’animal étant capable de ronger des câbles, les autorités ont décidé de bloquer l’appareil et ont invité les voyageurs à monter dans un autre avion. L’affaire a coûté 240 000 euros d’indemnisation à la compagnie aérienne britannique en raison des 4 heures de retard occasionnées.
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